La figure humaine demeure un centre d’attraction visuel très puissant. Il suffit de quelques traits au cerveau humain pour identifier un visage. Un rond, 2 points et un trait et c’est fait. De Arcimboldo à Paul Klee, de nombreux artistes, si ce n’est tous, ont évoqué le visage à leur manière. Nous sommes tellement familiers avec le faciès de nos semblables, tellement habitués à sa relative symétrie, à ses expressions, que tout élément perturbant le schéma attendu provoque un sentiment d’étrangeté. Ce que nous remarquons dans un visage (spécialement en ces temps de retouche intensive des visuels), ce sont ses défauts, ses imperfections, ses manquements à la règle. Ainsi la publicité a toujours fait usage soit de visages répondants aux canons de la beauté en vogue, soit au contraire des figures de la laideur. L’un attire par son harmonie, l’autre par son évocation du désordre.

Tous les chirurgiens et les peintres vous le diront, il y a peu de différence entre un visage perçu et jugé comme beau et un visage déclaré laid. Quelques millimètres par-ci par-là, quelques proportions menues, quelques degrés d’inclinaison ou de rectitude du nez, la présence ou l’absence d’un détail (les sourcils par exemple). Tout l’art de la grimace se situe là. S’il suffit de quelques traits pour figurer un visage, il suffit de quelques autres pour le rendre inhumain et attirer de manière irrésistible le regard. Voici un ressort que la publicité ne pouvait manquer d’utiliser.

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