J’vous en foutrai, moi, d’la rupture tranquille !

On va dire que je m’acharne (y a eu provocation tout de même), mais ça fait longtemps que je n’avais pas entendu un slogan aussi faiblard que « LA RUPTURE TRANQUILLE ». Non mais quel est le gars qui a pondu ce rien qui défie pourtant toutes les lois du bon sens et de la logique formelle. Non, vraiment, le paradoxe est une figure de style par trop périlleuse à manier en marketing politique . Pour le coup, là c’est vraiment décevant. Décevant parce que tout le monde se souvient du slogan déjà pas génial de Segala pour Mitterrand « LA FORCE TRANQUILLE » (qui au passage avait été pondu par un stagiaire sans doute éméché) mais qui avait fonctionné, lui. J’attends avec impatience la floraison de baseline comme « le génocide bonnard », « le SIDA thérapeutique » ou le « Ricard des Ducs » (quoique pour le dernier peut-être que ça passerait).
Si le slogan marche, on peut imaginer qu’il ait été volontairement produit pour faire parler de lui, alors on est tous au chômage, parce que sous la loi du plus crétin, tous les créatifs réunis ne feront jamais le poids.

Petit rappel pour qu’on soit bien d’accord :

RUPTURE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. a) XIVe s. [apr. 1328] « cassure, séparation en morceaux », « tension extrême, état de crise », « non respect, transgression d’une loi »

Action de rompre ou de se rompre; résultat de cette action.
A. 1. Fracture d’une chose solide en deux ou plusieurs parties sous l’effet d’efforts ou de contraintes trop intenses.
ARM. Obus de rupture. Projectile à grande force de pénétration destiné à perforer les blindages. (eh oui, on va s’en prendre dans le fondement et pas seulement au Kärcher ! NDA)
2. Coupure, déchirure d’une chose souple. (même remarque que plus haut NDA)
MÉD. Destruction accidentelle de la continuité d’un organe, généralement par l’action d’une cause externe à l’organe. (ça suffit, par pitié on a compris ! NDT)
3. Destruction due à la pression d’une force supérieure à la résistance qui lui est opposée. (Donc tolérance zéro NDT)

B. P. anal. ou au fig.

1. À propos de choses]
a) Interruption qui affecte brutalement le cours de sentiments, de situations, d’événements, etc., inscrits dans la durée.
b) Interruption qui affecte brutalement dans sa continuité la permanence d’un phénomène.

2. [À propos de pers.] Séparation brutale entre des personnes unies par des liens étroits.

Et TRANQUILLE, ben de « tranquille .»

Source: Trésor de la langue française

Ca y est vous le voyez le paradoxe là ?

Eurêka, je crois que le concepteur rédacteur de Sarkozy, c’est Patrick Hernandez… Ou alors c’est freudien.

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